lundi 8 septembre 2014

شباب أمنستي يستنكرون قرار السلطات المغربية بمنع مخيمهم السنوي 16

شباب أمنستي يستنكرون قرار السلطات المغربية بمنع مخيمهم السنوي 16
Amnesty Youth deplore the Moroccan authorities' decision to ban their 16th Campus. 
Watch their video: http://bit.ly/1lNp5fS
#KeepTheCampusAlive




vendredi 5 septembre 2014

Le Maroc réprime l’éducation aux droits humains


Fatima Ezzahra Abkari
Membre d'Amnesty International Maroc
Journaliste





Mon mécontentement et ma déception face à l’interdiction odieuse des autorités marocaines du camp de jeunesse d’Amnesty International, me pousse à faire de mon papier mon seul refuge, dans un pays où  la liberté d’expression et d’association  agonisent…

Revenons trois jours en arrière, nous sommes le 1er septembre 2014. Les événements se passent au Maroc. Cette année, les membres d’Amnesty International venant d’Afrique du Nord, du Moyen Orient et d’Europe devront débattre «des moyens d’enrayer la torture et les mauvais traitements, thématique ainsi que les restrictions sur la liberté d’expression et la capacité des défenseurs des droits humains à entreprendre leurs activités pacifiques et légitimes», un thème faisant parti de la campagne globale d’Amnesty International.

Ce matin là, organisateurs et jeunes se dirigent   avec enthousiasme et une volonté dure comme fer  vers le complexe Moulay Rachid de la Jeunesse et de l’enfance  à Bouznika. Tout se brise au moment où les organisateurs apprennent via une dépêche de l’agence officielle Maghreb Arab Press (MAP) que le camp a été interdit aux motifs « que l’organisation n’aurait pas entrepris les démarches nécessaires » . L’accusation ne tient pas la route, puisque l’ONG  a procédé à toutes les démarches auprès des autorités locales afin d’assurer le bon déroulement de la rencontre entre jeunes.

Alors pourquoi interdire un rendez vous annuel qui se tient depuis 1998? Pourquoi prendre une telle décision contraire à la constitution qui garantit la liberté de réunion (article 29) ? Est ce à cause de l’activisme et la mobilisation de la section marocaine contre la torture?  Une panoplie de questions me taraude l’esprit!

A ce stade,  je reste sans mots face à cette répression. Je pleure mon Maroc qui au lieu d’encourager l’éducation aux droits de l’homme châtie la liberté de réunion, refoule l’échange, le partage d’expérience et bloque un pas vers la liberté d’association.

Sommes-nous prêts à oublier cette réalité amère qui confirme le non respect des droits fondamentaux dans un état dit de droit? Les jeunes participants d’Amnesty International ne lâcheront pas prise, armés de bonne foie  et d’activisme, ils lancent le « camp de jeunesse virtuel ouvert » pour continuer leur lutte contre les violations des droits humains. Sans oublier les quatre millions d’activistes d’Amnesty International qui se mobiliseront dans le monde entier contre cette décision inattendue.

Une question s’impose, quid de la prochaine manifestation  internationale contre la torture? Sera –t-elle interdite?