mardi 27 octobre 2015

Comment l’Etat d’Israël viole-t-il le droit international dans l’impunité ?

Analyse conçue par Amir Mastouri
Etudiant en Droit à l’Université Toulouse 1 Capitole
  
 Les Palestiniens n’ont eu de cesse, depuis 1948, date de la proclamation de l’Etat d’Israël,  de subir des actes tellement monstrueux qu’ils laissent penser aux deux guerres mondiales. Face à cette tragédie, la Communauté internationale a toujours été cynique. C’est grâce à l’inaction onusienne qu’Israël se sent libre de massacrer les Palestiniens, dans l’impunité.

      Il ne s’agira pas ici de jouer sur la victimisation des Palestiniens, encore moins de nourrir la haine contre les israéliens. Il s’agira, en réalité, de démasquer la paralysie opérationnelle par rapport au conflit israélo-palestinien, dont souffre l’ONU. Celle-ci, bien qu’elle soit investie, à travers son conseil de sécurité, du pouvoir d’intervenir, militairement s’il le faut, en vue de maintenir la sécurité et la paix internationales. 

       En effet, l’article 39 de la Charte des Nations Unies dispose que le Conseil de sécurité décide, après avoir constaté un acte d’agression, prend les mesures nécessaires au rétablissement de la paix, lesquelles peuvent aller jusqu’à l’intervention militaire au sens de l’article 41 de la charte précitée. Il est à dire que l’utilisation de l’indicatif dans cette disposition ne veut pas dire que le Conseil de sécurité peut, en cas de constatation d’une menace contre la paix, ne pas réagir. L’indicatif, dans le langage juridique, est l’équivalent de l’impératif.

      La Charte ne se contente pas de mettre en lumière les obligations du Conseil de sécurité ainsi que celles de tous les membres de l’ONU, mais elle réaffirme expressément, le droit naturel de légitime défense. L’article 51 dispose que dans l’hypothèse ou un Membre de l’ONU est l’objet d’une agression armée, peut légitimement recourir à la force dans le but de se défendre. En effet, le statut d’Etat observateur non membre de l’ONU, ne devrait pas être pris pour prétexte à la passivité complice de la Communauté internationale.

      En tant que membre de la Cour pénale Internationale, les dirigeants peuvent assigner les israéliens en crimes contre l’Humanité. En effet, l’article 7 de ce traité fondateur de la CPI, dispose que constitue un crime contre l’Humanité, toute attaque lancée contre une population civile quelconque, en application ou dans la poursuite de la politique d’un Etat ayant pour but une telle attaque. Il n’est pas difficile, il est sûr, d’apporter la preuve de toutes les attaques lancées par Tel-Aviv contre la population civile depuis 1948.

     Aussi, l’article 8 du statut de Rome peut-il constituer un fondement juridique solide à une éventuelle poursuite judiciaire contre les dirigeants politiques et militaires israéliens. La CPI, ne juge, rappelons-le que les individus. En effet, cet article énumère les conditions non cumulatives en présence desquelles, la commission d’un crime de guerre peut être constatée. Le seul fait de diriger intentionnellement des attaques contre des biens de caractère civil, c’est-à-dire des biens qui ne sont pas des objectifs militaires,  est considéré comme un crime de guerre. Or, Israël détruit, chaque jour, dans le silence du monde entier, les biens des Palestiniens.

Afin de légitimer ses crimes, Israël invoque la réciprocité des attaques, en faisant allusion aux missiles venant de la bande de Gaza. Néanmoins, il faudrait vérifier si la soi-disant « réaction de défense » de la part des israéliens étaient proportionnelle au degré de « violence » exercée par les palestiniens. Israël viole non seulement les règles du droit international, mais aussi ses principes de base.

Il est sûr que l’on ne manque surtout pas de fondements juridiques susceptibles de servir d’assises à une action contre l’Etat d’Israël. Il est, de plus, sûr que le volet juridique n’est pas la seule voie qui puisse être prise. Pourquoi pas des sanctions économiques ? Seulement,  il n’est pas sûr que la cesse de l’occupation israélienne soit une priorité pour l’ONU. Pire encore, les grandes puissances mondiales continuent à encourager la politique israélienne, en lui offrant un soutien militaire, politique, et économique.

Chers lecteurs,  figurez-vous. La confusion entre l’ONU et les grandes puissances mondiales n’est pas établie par hasard ici. Un conseil de sécurité dont les décisions relèvent de la compétence exclusive de cinq Etats, n’est-il pas un simple jouet dans les mains de ceux-ci ?

L’Occident, quant à lui, semble être satisfait de jouer, continûment, le rôle du complice. Cet Occident qui n’arrête pas de se gargariser des « droits de l’Homme », a réduit, en orchestrant une instrumentalisation politique et médiatique, ce concept philosophique et juridique, à une idéologie pratiquement meurtrière.

L’on attend encore et toujours le réveil de la conscience de l’Occident et de la communauté internationale. En attendant, les Palestiniens continuent de subir le meurtre, la torture, l’exclusion et l’appauvrissement, dans le silence. 

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Analyse conçue par Amir Mastouri
Etudiant en Droit à l’Université Toulouse 1 Capitole

lundi 29 juin 2015

Why Stop Torture?


A human being is suspended from the air, hung from the ceiling for hours. A human being is shocked with electric convulsions and then made to think he/she is drowning. A human is being raped, forced to submit and release information, to give into the torture and the pain.

The torturer, also a human being, has by now been desensitized to the pain of the tortured. The torturer has become loyal to his/her institution, and will do what it takes to perform. The torturer is just a human being, completing an assignment, aiding in a fight to find a criminal, a traitor, another human being rendered inhuman by the greater institution. But what does this say about the humanity of the torturer, and of the victim?

Kenneth Roth, an American attorney and the director of Human Rights Watch, wrote, “Torture dehumanizes people by treating them as pawns to be manipulated through their pain” (Roth, Getting Away with Torture, Global Governance, 2005). Roth uses a crucial term: dehumanization. Inflicting pain on others is a human choice, but it often results in a loss of humanity – the humanity of both the victim and the torturer.

Wafae Charaf and Oussama Housne from Morocco, Yecenia Armenta from Mexico,  Mouhammad Bekjanov from Uzbakistan, Dave Enriquez from Philippine. These are the names of human beings whose rights have been violated throughout the world, representing millions who have been dehumanized by torture. From Mexico to Morocco, Uzbekistan to the Philippines, humans continue to torture other human beings, losing their sense of what it is to be human.









Today, on the International Day in Support of Victims of Torture, We need to stop torture and put an end to dehumanization. 

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Kathlyn Sullivan
Intern at Amnesty International Morocco

samedi 7 mars 2015

الحرية الآن لسجيني الرأي أسامة حسني ووفاء شرف


يقضي أسامة حسني، ناشط شاب، 22 سنة عضو في حركة "20 فبراير" والجمعية المغربية لحقوق الإنسان، حكما بالسجن ثلاث سنوات في سجن عكاشة المحلي بتهمة تقديم شهادة الزور بشأن تعرضه للتعذيب. كما أمرت المحكمة بتغريمه 100 ألف درهم مغربي كتعويض للشرطة المغربية بتهمة تقديم بلاغ كاذب ضدها، على الرغم من أن إفاداته كانت ضد مجهول.

زعم أسامة حسني أنه قد تعرض للاختطاف والاعتداء على أيدي مجهولين، بتاريخ 2 ماي 2014، عقب مغادرته مظاهرة نقابية نظمت في الدار البيضاء تضامنا مع ناشطين معتقلين من حركة 20 فبراير. إلا ان السلطات نفت مزاعمه، ولم تبادر بفتح تحقيق في القضية.

وفي قضية مماثلة، تقضي وفاء شرف وعمرها 27 سنة وناشطة حقوقية تنتمي للجمعية المغربية لحقوق الإنسان وحزب النهج الديمقراطي، حكما بالسجن لمدة سنتين عقب تقديمها بلاغاً ضد مجهول تفيد فيه بتعرضها للتعذيب عقب مغادرتها تظاهرة عمالية في طنجة في إبر يل 2014 , وأُدينت الناشطة بتهمة تقديم بلاغ كاذب وشهادة الزور وإهانة موظف عمومي. كما غرمتها المحكمة 50 ألف درهمٍ (حوالي 6 آلاف دولار) ، تعويضاً للشرطة المغربية جراء اتهامها على الرغم من أن وفاء لم تقدم البلاغ ضد عناصر قوات الامن.
  
تعتبر منظمة العفو الدولية وفاء شرف وأسامة حسن سجيني رأي، وتطالب بإطلاق سراحهما فورا وبدون شرط.

و يُذكر أنه لا ينبغي تجريم عملية تقديم الشكاوى المتعلقة بالتعذيب، حتى لو كانت كاذبة أو مبالغ فيه. كما لا ينبغي سجن أحد لإبلاغه عن ارتكاب التعذيب كما ينص على ذلك البروتوكول الاختياري باتفاقية مناهضة التعذيب الملحق الذي صادق عليه المغرب مؤخرا، بل ينبغي على النقيض من ذلك خلق بيئة تناهض التعذيب،وتتيح للضحايا والشهود الإبلاغ عن الانتهاكات التي تقع دون خوف من تعرضهم للانتقام.

 إن المسطرة التي سلكتها السلطات المغربية في تعاملها مع أسامة حسني ووفاء شرف، وقيامها  من جهة أخرى بملاحقة "منظمة العمل المسيحي لمناهضة التعذيب" جنائياً بتهم "التشهير بمؤسسة دستورية وإهانها، واللجوء إلى الاحتيال والمراوغة للتحر يض والمساعدة على تقديم شهادات كاذبة، وتوجيه إهانات عامة" على إثر قيام المنظمة المذكورة بتقديم شكاوى في فرنسا ضد موظفين عموميين مغاربة تتهمهم فيها بارتكاب التعذيب، يشكل سابقة خطيرة تشكك في حقيقة عزم السلطات المغربية على القضاء على التعذيب.

وفي هذا السياق، وقبيل موعد السماع لقرار محكمة الاستئناف في قضية أسامة حسني المقررة يوم 10 مارس 2014، تعتزم منظمة العفو الدولية تعبئة عضويتها وأنصارها على نطاق واسع محليا ودوليا للتحرك ومطالبة السلطات المغربية:

  • بضمان الإفراج الفوري وغير المشروط عن وفاء شرف وأسامة حسني؛
  • باتخاذ تدابير فعالة لضمان أن الضحايا والشهود على أعمال التعذيب محميون من الانتقام والترهيب من خلال إلغاء أحكام قانون الإجراءات الجنائية التي تجرم التشهير ضد الموظفين العموميين؛
  • بالتأكد من أن جميع تقارير التعذيب وغيره من ضروب سوء المعاملة يجري التحقيق فيها فورا وبشكل فعال ومستقل ونزيه.


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        منظمة العفو الدولية - المغرب