jeudi 27 juin 2013

Suis-je féministe?

           Etant une jeune fille élevée dans la société Marocaine, j’ai souvent entendu le mot « féministe » utilisé à la légère, parfois même comme une insulte. Les féministes sont souvent considérés irrationnels. Une majeure partie de notre génération, surtout la gente masculine, dit que ce mouvement est souvent en train de se contredire et trouve cela comme une excuse pour arrêter d’agir comme des jeunes hommes courtois, il suffit de les voir refusant d’ouvrir des portes à une amie ou d’offrir leurs places dans le train à une femme enceinte parce qu’apparemment quand les femmes demandent de bénéficier des mêmes droits économiques, juridique et autres, elles demandent aussi que l’on arrête de les traiter avec courtoisie et politesse. A vrai dire, quand j’ai décidé de faire plus de recherche sur le sujet, et ce quand je suis devenu assez âgée et mature pour prendre tout ce qu’on me dit avec des pincettes et au second degré, je me suis rendue compte que le point principale est l’égalité. Une égalité tout autant économique que judiciaire, culturelle et sociale entre les deux sexes.

            Le Maroc est un des pays ou les femmes et hommes en fonctions publiques ont les mêmes salaires, mais cela n’empêche qu’il y’a un bon nombre d’autres domaines dans lesquelles une nette discrimination envers les femmes est présente. Parmi ces domaines les lois en applications au pays. Il va de soi de croire que les deux sexes sont égaux surtout à partir de la Moudawana établie durant la première décennie du 21ème siècle et la réforme constitutionnelle mise en place en 2011 qui ont rapporté beaucoup de changements. Cependant, ce que la majeur partie de la population qui critique souvent les « féministes » ignorent ou oublient est que le Code Pénal Marocain n’a pas été modifié depuis le début des années 1960s.

Ce Code Pénal présente des articles dégradants et oppressants qui discriminent contre la femme Marocaine et ne la protège en aucun cas contre les différentes formes de violences auxquelles elle peut être sujette. Quand on a en tête qu’une femme sur trois sera violée, battue ou violentée au cours de sa vie, ce genre d’information devient alarmant. Il suffit de jeter un coup d’œil sur des articles comme 487 qui ne reconnait pas le viol conjugal ou 488 qui différencie entre les victimes de viol vierges et non vierges. Ou bien encore l’article 496 qui non seulement remet la femme à une autorité autre que la sienne, il criminalise toute personne qui par exemple cache une femme mariée qui fui son mari pour cause de violence conjugale. Si ce genre d’article n’est pas dégradant, humiliant et participe à la chosification de la femme, je ne sais pas ce qui peut bien l’être!

           En tant qu’activiste, je dis qu’il est grand temps d’arrêter de mettre des étiquettes et  de différencier entre les gens. Je ne suis point féministe, je préconise les droits humains. Je ne cherche en aucun cas à créer un écart encore plus grand entre les deux sexes. Je suis là pour vous dire qu’il est grand temps que l’on se rassemble tous pour la même cause, le même objectif : L’égalité des droits humains! 

           Nous sommes tous égaux et nos droits ainsi que les lois auxquelles nous sommes sujets doivent nous protéger. Prenez action ! Rejoignez la campagne de la Section Marocain d’Amnesty International au sujet de la Discrimination Contre la Femme. Demandons le changement et l’abolition de ces articles dégradants et humiliants afin de maintenir une égalité sans part entre tous les membres de cette société.

Nahla Bendefaa

Amnesty International-Maroc